Lamiante est un matériau naturel, minéral et fibreux,
utilisé depuis lantiquité. son coût est faible et ses
propriétés physico-chimiques sont remarquables (légèreté, résistance
mécanique, thermique et chimique, isolation). Cest
pourquoi son exploitation industrielle à débutée à partir des
années 1870 et a connu un développement phénoménal avant dêtre
interdite en France au 1er janvier 1997.
Le problème est que très vite, lamiante se dégrade
et forme des fibres extrêmement fines, invisibles à lil
nu, qui flottent dans lair et peuvent se déposer dans les
voies pulmonaires par inhalation. Or, on savait depuis longtemps
avant leur interdiction que ces fibres étaient liées à des
maladies telles que la fibrose, des atteintes pleurales et des
cancers.
Certes aujourdhui, lutilisation de lamiante
sous toutes ses formes est interdite, mais elle reste omniprésente
dans notre environnement professionnel ou familial, bien que de
nombreux travaux de désiamentage aient commencé, les problèmes
ne sont pas tous résolus, la plupart des chantiers ont pris du
retard et un autre problème se pose : celui de la validité des
matériaux de substitution.
Ce sujet a connu son heure médiatique au court des année
1996 et 1997, et aujourdhui on nen entend plus parler,
or cela reste un des grands problèmes de santé publique qui nest
pas encore totalement réglé. Dans ce rapport, je mattacherai
à présenter lamiante avec son utilisation, son historique,
sa détection. Ainsi que les risques de pathologie pour lhomme.
Et enfin les moyens mis en uvre pour régler ce problème.
A> Histoire de lamiante :
Lhistoire de lamiante est rattachée à celle du
XXeme siècle, on peut écrire quelle se déroule en quatre
grandes périodes :
- Montée en puissance au début des années 1900 notamment au
lendemain de la deuxième guerre mondiale, en raison de ces
qualités exceptionnelles, elle est principalement utilisée dans
les chantier naval et lindustrie textile.
- Apogée lors du développement industriel des trente glorieuses,
1950, 1960 et 1970. La diffusion de lamiante sest
faite en méconnaissant toutes ses conséquences sur la santé de
lhomme.
- Utilisation contrôlée puis réduite au début des années
1980, cest le début dune utilisation plus réfléchie.
- Interdiction du 1er janvier 1997, début dune politique
de désiamantage.
B>Caractéristiques :
1) Présentation :
Lamiante est le terme commercial dune famille de
substances minérales, toutes composées de fibres et
naturellement présentes dans les formations rocheuses du monde
entier. Les fibres damiantes sont fortes, durables et non
combustibles, et donc idéales pour de nombreuses applications
industrielles, elles ont été exploitées pendant plus dun
siècle.
Les fibres damiantes se divisent en deux groupes minéralogiques
: les serpentines ou les amphiboles.
- Le groupe des serpentines : la seule variété commerciale utilisée, étant le chrysotile (ou amiante blanc). Les gisements de chrysotile les plus importants sont situés au Canada et en Russie. La mine française de chrysotile située en Corse nest plus exploitée depuis 1965
- Le groupe des amphiboles : il comprend des variétés qui ont été commercialisées : lamosite (ou amiante brun) ainsi que la crocidolite (ou amiante bleu) et lantophylite, et des variétés non commercialisées mais qui sont des contaminants naturels (que lon peut retrouver dans le talc et la vermiculite) comme la trémolite et lactinolite.
A partir damiante brute (roche métamorphique), on
obtient après traitements, ces différentes fibres qui entrent
dans une multitude dapplications industrielles.
2) Utilisation :
Lamiante a été utilisée dans le bâtiment pour ses propriétés disolation phoniques et thermiques ainsi que sa résistance aux feux. Lamiante, une fibre omniprésente se retrouve alors partout : train, habitation, appareils ménagers, lieux publics, chantiers, complexes universitaires, voitures
Les produits à base damiante encore récemment autorisés,
comprenaient principalement :
- les produits damiante ciment (plaques ondulées, tuiles,
ardoises de toiture
), plaques et panneaux de cloisons intérieurs,
faux-plafonds
- les produits textiles (cordes ou tresse, joint détanchéité,
vêtements de protection contre la chaleur, filtres
.
- les garnitures de frictions (freins et embrayage de train et de
voiture, ascenseurs, moteurs et machines diverses.
- le papier carton pour lisolation thermique ou électrique
- des produits divers (revêtement de sols
.)
3) Propriétés physiques :
Lamiante, matière naturelle, se distingue des fibres artificielles (fibre de verre ou laine de roche) par sa structure cristaline et par la finesse de ses fibres.
Les fibres élémentaires de chrysotile sont courbées et
particulièrement fines, de diamètre compris entre 0,02 et 0,03
?m. Les fibres damphiboles sont droites et de diamètre 3
à 10 fois plus grandes selon la variété.
Une fibre désigne en fait un ensemble de fibrilles dont le diamètre
total est alors de 0,1 à 1 ?m.
4) Propriétés chimiques :
Le chrysotile est un silicate de magnésium hydraté, stable
jusquà 550°C.
Les amphiboles sont des silicates hydratés de fer, magnésium,
sodium et/ou calcium. Ils commencent à se déshydrater vers 500°C
et se dégradent vers 900-1000 °C en pyroxènes, magnétite, hématite
et silice.
Toutes les formes damiante résistent aux bases fortes.
Les acides attaquent le chrysotile en dissolvant le magnésium et
en laissant le squelette silicieux. Les amphiboles présentent
une bonne résistance aux acides.
C> La métrologie de lamiante :
Elle regroupe les méthodes de mesure de sa concentration dans lair. Le perfectionnement progressif des méthodes rend difficile les comparaisons dans le temps.
Lexpression de la quantité damiante dans lair
a longtemps été exprimée en France en nanogrammes par mètre
cube (ng/m3). La comparaison avec le nombre de particules ne peut
être précise car la taille et la densité des particules
varient suivant le type damiante. P.Besson et coll.
Proposent une conversion fondée sur la longueur moyenne des
particules et de leurs densités respectives. 1 f/L correspond
alors à 3,39 ng/ m3 pour lamosite et 0,73 ng/ m3 pour le
chrysolite. Les conversions utilisent souvent une valeur moyenne
ne tenant pas compte du type de fibre.
Aujourdhui, la concentration dans lair en fibres damiantes est exprimée soit en fibres par millilitres (f/mL), soit en fibres par litres (f/L). En effet, plusieurs méthodes de mesure des fibres damiante exprimant les résultats en fibres par unité de volume on été utilisées. Elles ont des coûts différents et produisent des résultats qui ne sont pas directement comparables.
- le microscope optique : permet dobserver les fibres
recueillies par pompage et filtration sur une membrane. Lidentification
des fibres, si nécessaire, se fait par les techniques dobservation
en lumière polarisée ou en contraste de phases (MOCP). Son
inconvénient et de ne pas différencier les fibres damiantes
des autres fibres minérales ou organiques. Son faible coût et
la rapidité dobtension des résultats permet une
utilisation de surveillance régulière de lempoussièrement
de locaux.
- le microscope électronique à transmission : cest la
méthode de référence, elle est plus chère et plus longue à
mettre en uvre que la MOCP, mais elle permet dobserver
les fines fibres damiante et peut être couplée à des méthodes
physico-chimiques (cristallographie par diffraction et spectrométrie
dispersive)
- le microscope électronique à balayage : examine la forme
et la surface des fibres. Son usage est facile, il permet de
connaître directement la nature des fibres observées. Des méthodes
complémentaires sont indispensables pour discriminer les autres
fibres (analyse chimique par cristallographie).
- les appareils de mesure de lempoussièrement : fondés sur lexplorationdun échantillon par un laser. Ils ont les mêmes limites que le microscope optique et permettent un contrôle continu et bon marché de lempoussièrement. Ils ne distinguent pas les différents types de fibres et doivent être couplés à dautres mesures plus spécifiques.
La régulation actuelle :
-Les concentrations en milieu de travail sont déterminées par
microscopie électronique en contraste de phase sur des membranes
clarifiées, conformement à larrêté du 14 mai 1996.
Elles sont exprimées en fibre/cm3.
- Les teneurs dans latmosphère des immeubles bâtis dans lenvironnement
sont déterminées par microscopie électronique à transmission,
conformement à larrêté du 7 février 1996. Elles sont
exprimées en fibre/L.
II/ Les effets de lamiante sur la santé :
A> Modes daffectation :
Les diamètres des fibrilles élémentaires sont denviron
0,035 ?m pour le chrysotile et 0,1 à 1 ?m pour les amphiboles (amosite
et crocidolite). La longueur des fibres peut dépasser 200 ?m.
Tous les produits contenants de lamiante peuvent se dégrader
et libérer des fibres qui seront présentes dans latmosphère
et pourront être inhalées par lhomme. Leur aptitude à
provoquer des lésions dépend du type de fibre (sa taille, sa
concentration) ainsi que du temps dexposition.
De nombreuses études ont été menées in vitro et in vivo chez le rat, le hamster et dautres animaux de laboratoires.
La limite supérieure de diamètre aérodynamique pour
laquel une fibre est susceptible dêtre déposée dans le
poumon humain est denviron 3,5 ?m. Ce sont les fibres de
moins de 1?m de diamètre aérodynamique qui présentent la
probabilité maximale de dépôt dans la région alvéolaire. Les
fibres de plus de 20?m se déposent plus naturellement aux
embranchements des bronches. Les fibres ne restent pas à lendroit
où elles se déposent, une partie est déplacée par phagocytose
et dautres phénomènes de translocation pas bien connus,
ce qui explique la présence possible de fibres jusque dans la plèvre,
les canaux et ganglions lymphatiques, et même dans le sang et lurine.
Mode daction cancérogéne :
Les mécanismes impliqués dans laction cancérogène des
fibres damiante ne sont pas encore complètement élucidées.
Selon de nombreuses hypothèses (expériences in-vivo et in-vitro),
elles agiraient comme initiateur :
- elles induisent la formation de diverses espèces oxygénées réactive
qui induisent une faible mutagenèse bactérienne.
- elles provoquent des cassures et des lésions oxydatives de lADN.
- elles entraînent une augmentation des aneuploïdies, des
aberrations chromosomiques, des micronoyaux et des
transformations morphologiques.
Les fibres damiantes agiraient également comme promoteur :
après phagocytose, elles provoquent la libération denzymes
lysosomiales qui peuvent léser les tissus environnants et de
divers facteurs et médiateurs (interleukines, TNF-a).
Toutes les fibres damiantes peuvent provoquer des
atteintes tumorales et les propriétés toxiques redoutables de lamiante
pour le poumon étaient mises en évidence dès 1900 pour la
fibrose, et plus tardivement pour les autres.
B> Chronologie des principaux évènements :
Début du XXeme siècle : développement de lusage industriel de lamiante dont lextraction minière culminera à près de 5 millions de tonnes à la fin des années 70. Elle était encore de 3,6 millions de tonnes en 1993.
- 1900 : à Londres, le Dr Murray révèle le premier cas dasbestose
- 1906 : première description des lésions de fibrose pulmonaire survenant chez les travailleurs de lamiante. En France, M. Auribault met en évidence limportance de la surmortalité dans un groupe douvriers travaillant lamiante (50 décès en 5 ans)
- 1927 : création du terme dasbestose pour désigner les lésions pulmonaires provoquées par lamiante.
- 1931 :première réglementation visant à réduire les risques (Royaume-Uni). En parallèle, deux chercheurs décrivent le premier cas de mésothéliome mais sans lassocier à lamiante.
- 1935 : première publication suggérant un accroissement de risque de cancer du poumon lié au travail de lamiante, ce sur-risque sera établi dans une série de professions (mineurs, calorifugeurs, producteurs damiante-ciment, damiante textile).
- 1945 : reconnaissance de lasbestose comme maladie professionnelle.
- 1955 : preuve épidémiologique du lien de lamiante et le cancer broncho-pulmonaire.
- 1960 : preuve épidémiologique du lien entre lamiante et le cancer du revêtement mésothélial de la plèvre (mésothéliome).
- 1967 : établissement de relations quantitatives entre lexposition et le risque de développer un cancer.
- 1975 : réunion des plus grands spécialistes à Lyon. Lamiante y est dénoncée comme un produit mortel.
- 1977 : établissement dune valeur limite pour lempoussièrement en milieu professionnel.
- 1994 : 1 235 cas de mésothéliomes recensés en Grande-Bretagne.
- 1995 : julian Peto, épidémiologiste britannique, prévoit une forte augmentation des mésothéliomes pour les prochaines années.
- 1996 : publication du rapport de lexpertise collective de lINSERM sur lamiante annonce son interdiction totale.
-1997 : interdiction de lamiante à compter du 1er
Juillet.
C> Effets pathogènes de lamiante :
Cest essentiellement au niveau de lappareil respiratoire que s établissent des pathologies spécifiques liées à linhalation damiante : asbestose, atteinte non cancéreuse de la plèvre, cancer du poumon et mésothéliome. Dautres localisations de cancer sont évoquées dans la littérature scientifique (larynx, appareil digestif, colon) mais ne sont pas scientifiquement établies.
Le danger de lamiante est donc celui de linhalation
des fibres dégagées par ce matériau. Labsorption par
voie buccale damiante contenue dans leau a soulevé
des interrogations aux Etats-Unis, mais rien ne permet de
dire que lingestion damiante ait des conséquences
pour la santé.
Les effets pathogènes de lamiante sont donc liés au caractère indestructibles de ces fibres, à leur dépôt dans le tissu pulmonaire, et à leur migration vers lenveloppe du poumon (plèvre). Nous avons déjà vu que les fibres damiante étaient de diamètre divers, les plus petites peuvent pénétrer jusquau fond de lappareil respiratoire, cest-à-dire jusquaux alvéoles, lieux des échanges gazeux entre lair et la circulation sanguine.
En moyenne, une fibre damiante est de 400 à 2000 fois plus petite quun cheveu humain et nest pas décelable à lil nu, dans le mouvement des poussières.
Lamiante inhalée peut provoquer des asbestoses et des atteintes pleurales bénignes, mais surtout deux complications redoutables : les cancers du poumon et les mésothéliomes.
Les effets de lamiante sur la santé peuvent se résumer à deux groupes de maladies :
Les atteintes non-tumorales :
- les asbestoses : ce sont des fibroses pulmonaires
occasionnées par des niveaux dexpositions particulièrement
élevés (plus de 1f/L pendant 40 ans) qui réduiront la fonction
respiratoire, et peuvent conduire à une insuffisance mortelle.
Ce sont donc des maladies liées aux fortes exposition davant
les années 1970, elles sont en voie de disparition dans les pays
industrialisés grâce aux réglementations visant à réduire
les taux dexposition en milieu de travail.
- les lésions pleurales bénignes : ce sont des épanchements
pleuraux qui peuvent être récidivants, de plaques de sclérose
qui épaississent la plèvre sans conséquence fonctionnelle
notable. Les manifestations les plus graves sont susceptibles dentraîner
une diminution de la capacité respiratoire et peuvent avoir de
nombreuses autres causes (infections, traumatismes, maladies
inflammatoires
)
Les atteintes tumorales :
- les mésothéliomes : ce sont des tumeurs malignes
primitives localisées au niveau de la plèvre et du péritoine,
la localisation pleurale étant 5 fois plus fréquente que celle
du péritoine.
Les études épidémiologiques montrent que lapparition de
mésothéliomes est plus fortement corrélée à la présence des
amphiboles (crocidolite et amosite) quà celle du
chrysotile. On a montré que le chrysotile était plus facilement
éliminé du poumon humain. Un certain nombre dexperts
estiment que la probabilité dun mésothéliome dû au
chrysotile est très faible mais quelle augmente en cas de
fortes expositions.
La maladie apparaît en moyenne entre trente et quarante ans après
le début de lexposition. Elle est mortelle et la plupart
des patients meurent dans lannée qui suit le diagnostic.
Avant lusage industrielle de lamiante, on estime à 1
cas de mésothéliome par million dhabitants et par an.
Puis, il y a eu une explosion des cas, à partir des années 50,
avec une progression de 5 à 10%. Au début des années 90, on
estime à 600 cas par an pour la France entière. Julian Peto, épidémiologiste
anglais, prévoit un pic de 2700 à 3300 décès annuels en 2020
pour son pays.
- les cancers du poumons : les fibres damiante altèrent les cellules de lépithélium des bronches et perturbent les phénomènes de division cellulaire, ce qui aboutit, dans certains cas à un cancer avec un temps de latence de 10 à 20 ans.
Ces cancers liés au fibres damiante ne se distinguent pas des autres cancers pulmonaires, il est donc difficile de chiffrer les cas strictement dûs à une exposition à lamiante. Suivant les études, on estime que de 0,5 à 15% des cancers du poumons sont imputables à une exposition professionnelle à lamiante.
Pour lannée 1996, le rapport de lexpertise
collective de lINSERM évalue à 1200 le nombre de cancers
du poumons attribuables à lamiante, sur 25000 nouveaux cas
de cancers broncho-pulmonaires annuels en France.
- les autres cancers : certaines études ont suggéré lexistence
dun excès de cancers aéro-digestif (larynx, estomac),
sanguins (leucémies et lymphomes) et uro-génitaux. Actuellement,
aucun argument définitif ne permet dassocier lamiante
à lapparition des ces tumeurs.
Toutes les variétés damiante peuvent être à lorigine de cancers, mais on constate un plus grand risque dans certain secteur dactivité. Dans lactivité textile de lamiante, le risque est plus élevé que dans les mines.
Il faut aussi noter que le tabac est un facteur
aggravant.
III/ Linterdiction de lamiante :
A> Réglementations :
Après presque un siècle de silence, les pouvoirs publics ont mis en place une réglementation de plus en plus sévère qui a aboutit à linterdiction totale de lamiante au 1er janvier 1997. Il faut noter que depuis 1978, le flocage des bâtiments est interdit et que tout les bâtiments construits avant 1980 ont dû être expertisés.
Concentration maximale en fibre acceptable :
- dans des locaux professionnels :
1977 : 2f/mL pendant 8 heures
1996 / 0,1 F/mL pendant 8 heures si les fibres sont
uniquement de la famille des chrysotile et 0,1 f/mL pendant 1
heure si dautres variétés de fibres sont présentes.
- dans les bâtiment (décret du 7 février 1996)
moins de 5 f/L : est acceptable,
de 5 à 25 f/L : nécessite une surveillance régulière
plus de 25 f/L : obligation dentreprendre des travaux.
- la stabilisation des déchets damiante est obligatoire
à compter du 1er avril 1998.
B> Le désamiantage :
Le déflocage :
son coût est très élevé (1000 à 1500 F le m2), en effet, il
faut utiliser des techniques complexes de protections avec des
sas daccès, lisolement des zones traitées avec des
bâches en PVC antistatique, des systèmes de filtrations, dextraction
dair et bien dautres protections visant à récolter
lamiante et à empêcher la libération de fibres dans latmosphère.
Une fois les déchets collectés, ils seront soit
vitrifié (on fait fondre les fibres à 1500 °C) ce qui les réduits
en blocs inoffensifs soit amenés dans des centres de stockage de
classe 1, qui sont les plus surveillés (des sacs étanches damiante
sont enterrés et régulièrement contrôlé).
Il est interdit de mettre de lamiante en décharge,
les déchets damiante seront alors vitrifiés ou mélangés
à du béton avant dêtre stockés.
Technique de substitution :
Il existe des techniques plus faciles à mettre en uvre
avec un moindre coût :
-ce sont les imprégnations, elles consistent à enduire le
flocage de diverses substances qui vont coller les fibres et réduire
leur libération. Cette technique permet de gagner du temps, mais
en aucun cas de résoudre le problème.
- lencoffrement : il consiste à isoler les surfaces floqués avec des parois étanches aux poussières. Cette technique est plus difficile à mettre en uvre.
Un autre problème se pose : certains chantiers mal contrôlés
peuvent libérer un grand nombre de fibres qui étaient piégées
dans les matériaux, entraînant ainsi un risque de pollution
environnementale. Mais, à long terme, la finalité est quand même
de retirer toute lamiante industrielle de notre
environnement.
C> Les produits de substitution :
Depuis 1978, on a cherché des fibres de substitution ayant
des caractéristiques se rapprochant le plus de celles
exceptionnelles de lamiante.
De nombreuses fibres on fait leur apparition telles que :
- les fibres minérales vitreuses artificielles: fibre de verre.
- les laines de roches et de laitier
- les fibres céramiques réfractaires
Certaines fibres de remplacement de lamiante ont également un pouvoir carcinogène qui doit rendre prudent le développement de leur usage. Il faut aussi bien comprendre que lamiante, utilisée dans de nombreux domaines, a été remplacée par plusieurs produits de substitution, on ne retrouve pas des concentrations égales à celle que lon a eu avec lamiante lors de son omniprésence. De plus, on a vu quil y avait un long décalage entre lexposition à un produit et le début des complications médicales.
La toxicité dune fibre est principalement liée à sa taille et à sa biopersistance. Les fibres à faible biopersistance ont une demi-vie courte ce qui limite les risques dinduction dun cancer, car elles se dégradent rapidement et pourront être facilement éliminées de lorganisme.
Lépidémiologie a montré que lamiante
est pour lhomme un cancérigène pulmonaire. Il nen
est pas ainsi pour les fibres minérales artificielles, mais on
peu penser que pour les céramiques réfractaires (silice
alumine) biopersistantes, le caractère récent de la
production industrielle ne permet pas un recul suffisant pour en
juger valablement.
IV/ Amiante : la controverse se poursuit :
Les dangers liés à linhalation de lamiante sont reconnus depuis 20 ans. Gouvernements et industries ont adopté des mesures pour eviter lexposition public et professionnelle. Malgré les normes dempoussièrage des années 1970 et la récente interdiction de lamiante: les cas de cancers du poumons et de mésiothéliomes continuent de saccumuler à cause de :
- le temps de latence qui varie de 20 à 40 ans avant
que les premiers symptômes napparaissent. Il faudra donc
attendre encore un même laps de temps pour voir si les mesures
de contrôle ont été efficaces.
- Aujourdhui, lamiante friable est encore présente
dans des million dédifices.
Des groupes de pression et les médias ont provoqué une véritable
panique vis à vis de lamiante. Les gens ont alors du mal
à croire quil existe un niveau dexposition sûr, un
seuil en dessous duquel il ny a pas de danger.
Pour rassurer le public, les gouvernements ont pris certaines
mesures dinterdiction (en ne conservant que les produits
pour lesquels il nexiste pas de substitut valable), en
Europe 10 pays on totalement banni lamiante (France,
Allemagne, Suisse
.)
Mais bannir totalement lamiante ne change rien au problème.
Linterdire ne résout pas les problèmes posés par lexistence
de ce matériau. Le plus grand risque est quon oublie sa présence
et que lon néglige les mesures indispensables à
prendre lors des travaux de rénovation ou de démolition.
Lélimination radicale et sans danger de tout lamiante
serait une opération dune ampleur gigantesque et dans limmense
majorité des cas, inutile, et dangereuse pour lenvironnement,
si les précautions draconiennes ne sont pas mis en uvre.
Le coût sélèverait à plusieurs milliards de francs.
Cependant en 1991, léminent institut américain a conclu
que dans des bâtiments normalement entretenus, il ne semble pas
que lamiante présent dans les murs influence la santé des
occupants. Il ny donc pas de raisons suffisantes pour
justifier lenlèvement systématique des matériaux intacts.
2000 morts chaque année, peut-être
cinq fois plus en 2020. Après la première génération de
victimes, il va y avoir la deuxième : celle des travailleurs du
bâtiment. On redoute une troisième vague qui serait celle des
usagers de ces bâtiments.
La plupart des gouvernements européens ont pris des
dispositions, mais après plus dun siècle dexploitation
intensive, sans tenir compte des conséquences pour la santé.
Cette inconscience est justifiée par les propriétés
extraordinaires de lamiante qui ont aveuglé les
industriels.
Aujourdhui, cest lheure des réparations.
Interdire lamiante nest pas la solution car elle est
toujours omniprésente. Après sêtre lancé dans une
grande politique de déflocage, longue et coûteuse, la tendance
actuelle semble passer par une politique de surveillances et de
contrôles minutieux des chantiers. Car un chantier mal géré
peu avoir de terribles conséquences pour lenvironnement,
il vaut parfois mieux rénover plutôt que détruire toutes les
constructions à base damiante.
Une grande prudence et de nombreux contrôles
doivent impérativement se mettre en place vis-à-vis des matériaux
de substitution à lamiante, si lon ne veut pas
reproduire les effets de lamiante avec dautres matériaux.
- Favre-Trosson J.P. Amiante : le dossier français., Pour la
science, n°239-septembre 1997.
- Golbérine G. Mortel amiante., sciences et avenir, juin 1995, p52-57
- Golbérine G. Amiante, un an après., Sciences et avenir,
octobre 1996, p53-63.
- Gruszow S. Les incertitudes de lère., La recherche, n°292-novembre
1996
- Penel H.P. Amiante : le poison pris au piège., Science et vie,
n°942-mars 1996, p98-103.
- Penel H.P. Amiante : et si la France se trompait ?, Science et
vie, n°956-mai 1997, p52-57.
- Mayle F. Amiante : le dossier de lair contaminé., Le
pré aux Clercs, 1996
- Lenglet J. Laffaire de lamiante., La découverte,
1996.
- Favre-Trosson J.P. Amiante : les dangers., Flammarion, 1997.
Sites Internet visités :
- http : //www.sante.ouve.fr/amiante
- http :://dicdoc.kb.inserm.fr : 2010 (rapport de lINSERM)
- http://www.senat.fr/rap
- http://w3.teaser.fr/ (conclusion de lINSERM)
- http://webalias.com/inserm
- http://www.netinfo.fr/
- http://www.sdv.fr/
Lamiante rassemble lensemble des roches fibreuses qui se sont retrouvées présentes partout dans notre entourage suite à son énorme exploitation industrielle. Aujourdhui lamiante est facilement détectable, et les risques et les pathologies sont bien établis.
Une suite de décrets a conduit à linterdiction de lamiante à compter du 1er janvier 1997. Maintenant le désiamentage sest amorcé, mais il semblerait que ce ne soit une solution en soi. On peut croire que dans certains cas il vaut mieux rénover que détruire des bâtiments qui risqueraient de libérer beaucoup de fibres lors des travaux de déflocage qui sont très méticuleux et très coûteux.
La solution des matériaux de substitution est à exploiter mais avec le plus de précautions possibles afin de ne pas reproduire les même erreurs.